Mardi 15 mai 2 15 /05 /Mai 17:07
Le baiser de Sapho.
Nouvelle érotique de Joël Rigary
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300px-Sappho-and-Alcaeus.jpg Le printemps

- partie 2

***
 

Un trouble étrange m'a saisie et je ne sais pas pourquoi une chaleur intense a envahi tout mon corps. Après un étrange silence, j'ai répondu enfin :

  • Non, elle n'est pas à moi.
  • Il paraît qu'elle est à vendre — continua-t-elle.
  • Oui, depuis un moment déjà
  • Mais c'était quoi au juste le moulinage .

Je ne sais vraiment pas pourquoi, perdue dans mon trouble je continuais à réagir comme si j'étais une autre, une femme étrangement audacieuse, une femme qui désire, une femme qui prend des initiatives – tout le contraire de moi.

  • Venez, je vais vous expliquer.

Je me suis dirigée vers le fond du jardin. Je ne voulais même pas retourner ma tête pour voir si cette mystérieuse visiteuse me suivait, mais mes oreilles percevaient le petit bruit de ses pas qui me donnaient l'assurance qu'elle est toujours derrière moi.
Nous arrivâmes vers un vieil arbre sous forme de parasol. Ses branches étaient presque perpendiculaires au sol et très longues. Les grandes feuilles constituaient une protection idéale contre le soleil. Je me suis arrêtée et retournée vers mon inconnue.

  • Regardez ces feuilles, elles sont très importantes pour nous, les femmes... fis-je.

Elle me regarda avec les yeux en forme des grands points d'interrogation. Peut-être elle va me prendre pour une folle - cette dernière pensée lucide traversa rapidement mon esprit. Mais c'était déjà trop tard. Cet autre moi a déjà pris le dessus et continuait son discours frivole.

  • C'est avec ces feuilles-là qu'on faisait ici de la soie. Voilà à quoi servait l'usine de moulinage. De la soie douce comme ces feuilles de mûrier....
  • Vous portez de la soie ? Lanca-t-elle en riant à son tour.
  • Oui, parfois, mais pas en ce moment, il fait trop chaud. Mon rire cachait maladroitement ma gêne.
  • Moi aussi j'en porte parfois, mais pas en ce moment – répondit-elle en riant de tout coeur.

Elle fit un pas en avant se trouvant soudainement tout près de moi et sans que je puisse réaliser quoi que ce soit elle me saisit par les épaules et me dit :

  • Merci pour cette leçon de botanique – puis elle posa ses lèvres sur les miennes.

Cela n'a duré qu'un très petit instant. C'était plus un effleurement qu'un baiser mais j'étais complètement bouleversée. Mon coeur battait la chamade, mes paupières accomplissaient un ballet fou et ma respiration s’était arrêtée. Avant que je ne réalise vraiment ce qui m'arrive, elle s'éloigna rapidement, puis se retourna soudainement en me lançant en riant :

  • Alors, nous serions peut-être voisines !
 
 
Fin de ce fragment. Pour lire la suite, revenez dans quelques jours.
 
***
Par Joël Rigary
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